Les mammifères ont été vus par des scientifiques jeudi matin
Une colonie de quatre orques observée au large du cap Gris-Nez
Nord Littoral : dimanche 17.04.2011, 06:00
Décidemment, il semblerait que la mer du Nord attire toutes sortes de mammifères marins. Dernière observation en date, celle de quatre orques, jeudi en tout début de journée.
Le même matin, quatre autre orques ont été observées au large du Kent.
Ce sont des chercheurs de la station ornithologique du cap Gris-Nez qui ont réalisé l’observation, jeudi de bon matin. Vers 8h30 plus exactement, l’équipe d’ornithologues aperçoit au large quatre mammifères marins, rapidement apparentés à des orques. Très rapidement, les scientifiques prennent contact avec l’association Oceamm (Observatoire pour la conservation et l’étude des animaux et milieux marins, Ndlr), dont la station est installée dans le Dunkerquois. Une petite heure plus tard, quatre autres orques sont aperçues, mais dans les eaux britanniques cette fois-ci, au large de Dungeness dans le Kent. S’agit-il des animaux aperçus un peu plus tôt dans la matinée, côté français ? « Non, suppose Sylvain Pezeril, le directeur d’Oceamm. Au large du Gris-Nez, les observateurs affirment avoir vu des orques immatures, c’est à dire adolescentes. A Dungeness, il y aurait au moins un adulte dans le groupe. On peut en conclure que nous avons affaire à deux groupes bien distincts. » Un fait « relativement rare », puisqu’il s’agit là de la cinquième observation d’orques en mer du Nord en une trentaine d’années.
Des scientifiques belges s’intéressent également fortement à cette observation, et pour cause : aucune orque n’a été aperçue dans la partie belge de la mer du Nord durant les 20e et 21e siècles. Jan Haelters, de l’Institut royal des sciences naturelles à Bruxelles devait effectuer hier un survol des zones où ont été aperçus les mammifères, qui, à taille adultes, peuvent atteindre les dix mètres de long. Une mission difficile puisque ces animaux, semblables aux dauphins mais caractérisés par une nageoire dorsale triangulaire pouvant atteindre les deux mètres de haut, sont très rapides. « C’est pour cette raison qu’ils ne sont pas un obstacle aux navires circulant dans le détroit. Ils sont beaucoup plus mobiles que les autres cétacés ».
Reste à tenter de déterminer la raison de leur présence au large de nos côtes. Sylvain Pezeril n’écarte aucune hypothèse : « Les orques sont présentes au nord de l’Angleterre. Elles sont peut-être perdues. A moins qu’elle ne soient en simple transit ». Le chercheur et des collègues vont, eux-aussi, dès aujourd’hui se lancer à la recherche des mammifères. « Nous allons tenter de les retrouver avec notre bateau, et de les photographier afin de les identifier formellement. » François DEVIN
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